Le 8 mars 2024 va s'inscrire dans l'histoire de notre pays et emboîter certainement le pas à d'autres gouvernements qui envisagent d'entériner définitivement l’accès à l’IVG. Ce n'est pas la première ni la dernière décision politique majeures qui ne s’alignent pas avec les valeurs de la Bible. Pour ne pas sombrer dans le fatalisme ou le dégoût, je vous propose d'aborder cette constitutionnalisation de l'IVG sous un autre angle.
La décision d'interrompre volontairement une grossesse découle inéluctablement d'une souffrance importante. Au moment de présenter son projet de loi, Simone Veil a dit:
Aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l'interruption volontaire de grossesse.1
Il y a de cela quelques dizaines d'années, dans notre pays, des femmes ont préféré endurer des avortements clandestins barbares plutôt que d'amener leur grossesse à terme. Cette tragédie me questionne. Comment la souffrance liée à la perspective d'enfanter a pu, à ce point, envahir des millions de femmes?
Il me semble que la constitutionnalisation de l'IVG est une réponse à cette désolation. C'est une réponse bibliquement non acceptable, mais cela en est une. Nous ne pouvons pas espérer autre chose de la part d’une société qui prospère à l’écart des valeurs de l’Évangile. J'aimerais développer dans un prochain article une approche plus en profondeur de cette souffrance qui concerne chaque année des centaines de milliers de femmes.
En 2019, l'IFOP a effectué un sondage2 dans lequel 92% des répondants ont estimé qu’un avortement “laisse des traces psychologiques difficiles à vivre pour les femmes”. Quand on est prêt à entendre des témoignages, on rencontre des femmes qui apprennent à vivre depuis 30 ou 40 ans avec les conséquences d'un avortement. Que ce dernier soit choisi ou subi, les émotions sont encore très vives. Face au discours militant des féministes qui affichent froidement leur nouvelle liberté inaltérable, il y a des milliers de femmes qui partagent, dans l'anonymat, l'épreuve de leur vie, qui les a changées à tout jamais.
Je crois que les êtres humains ne sont pas programmés pour interrompre un processus de vie. Le Dieu Créateur dans lequel nous croyons a implanté en nous la préciosité de la vie. La vie, même la vie d'un fœtus, compte. En stoppant volontairement le développement d’un bébé, on intervient dans un processus que Dieu a initié. Il est important que notre génération comprenne les implications spirituelles d’un avortement. J’aimerais développer ma pensée à ce sujet pour nous aider à voir une grossesse comme Dieu la voit.
C'est un autre aspect qui revient souvent dans les témoignages: la survenue d'une grossesse non choisie. Notre société nous rabâche que nous sommes libres de choisir. Au supermarché, sur les réseaux sociaux, au restaurant ou sur Amazon, plus le choix est large, plus le sentiment de liberté est fort. Nous jetons notre dévolu sur ce qui maximise le plaisir et minimise la contrainte. Dans ce contexte, une grossesse non choisie est inenvisageable. La question que cela m'évoque est la suivante: comment choisit-on concrètement de faire un bébé? Est-ce réellement possible? Parce que ceux qui choisissent d'en avoir, galèrent à les produire et ceux qui n'en veulent pas les ont déjà. C'est la triste ironie de notre ère.
En tant que chrétiens, nous devons veiller à ne pas nous conformer à cette liberté bon marché. La parole de Dieu nous invite à vivre libres en Christ. Cela implique, entre autres, d'accueillir une grossesse comme un choix de Dieu. J'exposerai plus en détails cela dans un autre article de cette mini-série.
Les statistiques sont éloquentes. Près de 50% des femmes ont recours à l’IVG au moins une fois dans leur vie3. Il est fort probable que certaines lectrices de cet article se débattent avec les regrets ou se questionnent sur la gravité de leur acte. D'autres sont partagées entre l'idée d'annoncer une grossesse ou d'avorter. Permettez-moi de vous laisser le verset-clé de mon étude sur le sujet et de vous inviter à le méditer:
Ne vous conformez pas au monde actuel, mais soyez transformés par le renouvellement de l'intelligence, afin de discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait.
Romains 12.2
Durant les prochaines semaines, nous allons décortiquer le recours à l’IVG au regard de la Bible, afin d'apporter l'Évangile d'une manière pertinente à celles qui en ont cruellement besoin.
1. Voir extrait sur YouTube.
2. Ifop, “Les français et l’IVG”
3. Selon l’Institut national d’études démographiques (Ined), Population & Société n°518, "Un recours moindre à l’IVG, mais plus souvent répété".
webinaire
Politique et chrétien: que devons-nous attendre d’un gouvernement?
Découvre ce replay du webinaire de Thierry Le Gall et Florent Varak sur la question de l’engagement politique du chrétien, enregistré le 17 Février 2022.
Orateurs
F. Varak et T. Le Gall