Dans sa quatrième ligne, le Credo déclare deux vérités essentielles: que Jésus-Christ a été conçu du Saint-Esprit et qu’il est né de la vierge Marie. Nous pouvons tenir ces vérités pour acquises, mais ce n’était pas le cas de ceux qui ont composé le Credo. Une myriade de faux enseignements gnostiques menaçait l’Église. Ces deux déclarations jumelles concernant la conception et la naissance de notre Seigneur sont fondamentales. Découvrons pourquoi.
La nature exacte de ce qui est arrivé pour que Marie devienne enceinte est un mystère. Ce dont nous sommes certains, c’est qu’aucun acte sexuel n’a eu lieu. Cela peut sembler évident, mais il est important de le dire explicitement, car c’est exactement ce que les musulmans pensent que nous croyons! Pour eux, le titre de « Fils de Dieu » évoque l’image d’une union physique entre Dieu le Père et Marie. C’est l’une des raisons pour lesquelles notre croyance en la divinité et la filiation de Christ est une pierre d’achoppement pour eux. Mais si les musulmans estiment qu’une telle idée est blasphématoire, nous la nions tout aussi vigoureusement.
Bien que nous ne puissions pas définir précisément ce qui s’est passé, Luc 1.35 nous dit ce qui suit:
L’ange lui répondit: Le Saint-Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C’est pourquoi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu.
Ce verset indique l’opération du Saint-Esprit dans l’incarnation de Christ. Ainsi, la première partie de la troisième phrase du Credo, « conçu du Saint-Esprit » souligne le rôle de Dieu par son Esprit dans l’incarnation. Et la deuxième partie de la phrase, « né de la Vierge Marie », souligne la naissance de Jésus dans une perspective humaine.
En tant que mère d’une jeune adolescente, je ne peux qu’imaginer ce que Marie a dû ressentir. Elle avait probablement entre 12 et 16 ans et était fiancée à Joseph. Et alors qu’elle anticipait leur mariage, elle a appris par le messager céleste qu’elle serait bientôt enceinte, hors mariage, du Sauveur du monde. Elle se posait naturellement des questions. Comment pouvait-elle, elle qui était vierge, être enceinte? Une telle conception, après tout, était sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Il ne s’agit pas d’un manque de foi, mais d’une question légitime, qui nécessitait un éclaircissement.
L’impossibilité pure et simple de la situation de Marie, humainement parlant, est précisément ce qui la rend si fondamentale pour notre foi. Elle prouve une fois de plus que rien n’est impossible à Dieu, comme Marie elle-même le déclare dans son humble soumission à la volonté de Dieu (Lc 1.37).
Pourquoi est-il essentiel pour notre foi que nous affirmions la naissance virginale de Christ? J’aimerais proposer quatre raisons:
Certains pères de l’Église croyaient que la prophétie de la naissance virginale remontait à la première promesse de l’Évangile, immédiatement après la chute (Gn 3.13-15). Cette prophétie impliquait que le libérateur serait d’origine unique. Sinon, pourquoi est-il appelé la semence de la femme et non la semence de l’homme? (Les femmes, après tout, n’ont pas de semence, en termes bibliques. Les hommes en ont). Pour cette raison, Justin et Irénée ont interprété la femme de Gn 3.15 comme étant la vierge Marie. De plus, Ésaïe 7.14 a prédit: « La vierge concevra et donnera naissance à un fils, et elle l’appellera Emmanuel. » Certains soutiennent que le mot traduit par « vierge » aurait pu être traduit par « jeune femme ». Pourtant, la Septante (la traduction grecque de l’AT qui date de 250 ans avant Jésus-Christ) traduit le terme par un mot sans ambiguïté qui ne peut signifier que vierge. Et c’est ce terme que l’évangéliste emploie dans sa citation de la prophétie en Mt 1.23.
Dans le même ordre d’idées que le point précédent, si nous nions la naissance virginale, prophétisée des centaines d’années auparavant, nous nions l’inerrance de l’Écriture. Et lorsque nous rejetons l’autorité de la Bible, nous compromettons le fondement même de notre foi.
Si Jésus était né d’une manière purement surnaturelle, sans agent humain, nous aurions mis en doute son humanité. Et s’il était né par le moyen normal d’un rapport sexuel entre un homme et une femme, nous aurions mis en doute sa divinité. Mais Jésus était bel et bien 100% homme et 100% Dieu. Notre foi repose ou s’effondre sur cette réalité.
Pour ceux d’entre nous qui ont grandi dans l’Église catholique, le terme « péché originel » peut nous mettre mal à l’aise en raison de l’enseignement de l’Église catholique lié à la doctrine du péché originel (comme la nécessité du baptême des enfants et l’existence du purgatoire, pour n’en citer que deux). Mais le concept est à la base très biblique. Le commentaire de Paul sur la chute dans Romains 5 explique que le péché est entré dans le monde par Adam, et par lui à toute la race humaine. Le péché est transmis par le père aux fils et aux filles. C’est pourquoi, en termes théologiques, Adam est appelé notre « tête fédérale ». Mais Jésus est né sans péché, et cela a été rendu possible par la naissance virginale. Ligon Duncan l’exprime ainsi:
La naissance virginale explique comment Jésus a pu être à la fois divin, humain et sans péché. Et c’est ce qui est nécessaire pour que nous soyons sauvés. Nous avons besoin d’un Sauveur divin, d’un Sauveur humain et d’un Sauveur sans péché, afin d’être sauvés.
Une chose qu’il est important d’aborder est que les rapports sexuels en eux-mêmes ne sont pas un péché. Tout au long de l’histoire de l’Église, certains théologiens ont eu une vision négative du sexe, même dans le contexte du mariage. Ils ont non seulement enseigné que Marie était vierge lorsque Jésus a été conçu, mais qu’elle est restée vierge à perpétuité. Cela fait partie de ce qui la rend sans péché aux yeux de ceux qui la vénèrent. Pourtant, l’Écriture atteste que Marie et Joseph ont consommé leur union après la naissance de Jésus et ont eu d’autres fils ainsi que des filles (Mc 6.3). En outre, l’Écriture n’enseigne nulle part que le rapport sexuel dans le contexte du mariage en soi est un péché. Au contraire, Hébreux 13.4 dit: « Le mariage doit être tenu en honneur parmi tous, et le lit conjugal doit être exempt de souillures. »
Parce que Jésus est pleinement humain et pleinement divin, il comprend notre faiblesse, ayant lui-même été tenté en tout point, mais sans pécher (Hé 4.15). Mais parce qu’il a résisté à toutes les tentations, il a pu être le sacrifice parfait pour nos péchés. Et il peut intercéder pour nous auprès du Père (Hé 7.25).
En tant que filles d’Ève, nous nous lamentons du rôle que notre première mère a joué dans l’introduction du péché dans le monde. Mais nous pouvons trouver du réconfort en sachant que Dieu a choisi une autre femme pour apporter le salut dans le monde. Dieu rachète les choses brisées, y compris nous. Si vous vous êtes déjà senti brisé et inutile, l’Évangile offre l’espoir et la vie.
Dieu nous appelle souvent à faire des choses difficiles, peut-être même des choses apparemment impossibles, humainement parlant. Mais il qualifie toujours ceux qu’il appelle, dans cet ordre. Nous voyons cela non seulement en Marie, mais à chaque page de l’Écriture. Et il fait de même avec nos vies.
Marie a choisi de faire confiance au messager du Seigneur. Elle a accepté de faire la volonté de Dieu, quel qu’en soit le prix. Quel exemple de foi que cette précieuse adolescente! Est-il possible que dans notre zèle à éviter toute vénération de Marie, nous l’ayons négligée en tant que modèle? Inspirons-nous de sa déclaration selon laquelle rien n’est impossible avec Dieu. Lorsque le Seigneur nous conduit à faire des choses difficiles, disons avec Marie: « Je suis la servante du Seigneur; qu’il me soit fait selon ta parole! Et l’ange la quitta. » (Lc 1.38).
Article publié le 01 juillet 2021. Republié le 25 mars 2022.
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Dans ce webinaire de la série 1h pour comprendre un livre biblique enregistré le 19 février 2019, Frédéric Bican t’invite à (re)découvrir l’épître aux Colossiens. Alors, laisse-toi surprendre par la cohérence, la profondeur et la richesse de la Parole de Dieu. L’objectif, c’est que tu puisses comprendre l’ensemble pour mieux vivre l’essentiel.
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