Sur terre, pourquoi Jésus a-t-il été plus joyeux que nous ne le serons jamais?

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La culture populaire retient de Jésus un enfant dans la mangeoire, un visage dépressif sur un vitrail, un agonisant sur un supplice. Oui, Jésus a connu la souffrance et la tristesse. Plus que quiconque même. Mais, Jésus était un hédoniste qui a expérimenté une joie plus intense que n'importe qui sur Terre...

Et cela a des implications très importantes pour nous.

Jésus ne s’est pas simplement incarné au pied de la croix.

Il fallait qu’il naisse, grandisse, pour offrir à la croix son obéissance en échange de notre culpabilité.

Dans l’Évangile selon Jean (Jn 17.13), Jésus déclare au Père:

Et maintenant, je vais à toi, et je parle ainsi dans le monde, afin qu’ils aient en eux ma joie parfaite.

Jésus a connu sur Terre une joie parfaite. Une joie qu’aucun autre homme n’a jamais expérimentée depuis la chute d’Adam.

Voici quelques raisons:

Il a vécu la joie que procure la vie sans péché

Le péché nous plonge dans les ténèbres, il nous traîne dans la boue, il nous humilie et nous détruit. Il contamine et corrompt tout en nous (Rm 7.17-21). Il fait de nous des esclaves de nous-mêmes, du monde et nous maintient sous la tyrannie perverse de Satan (Jn 3.20; Rm 3.9-11; 7.18; 8.7-8; 14.23; Ép 2.1-8).

Jésus, lui, n’a jamais péché. Durant sa vie sur Terre, Jésus a activement accompli la Loi morale: il a aimé le Père parfaitement et son prochain comme lui-même.

Il a connu la tentation et cela l’a fait souffrir. Mais il a connu la joie que procurent l’obéissance et l’innocence (Ps 58.11).

Si le péché corrompt l’homme créé à l’image de Dieu, nous pouvons attester que Christ, dans son implacabilité (incapable et innocent du péché) fut le plus humain des hommes. À ce titre, il a connu une joie que le péché ne peut ternir et fut ainsi le plus heureux des hommes. Il a expérimenté à la perfection l’hédonisme chrétien.

L’implication?

Si nous ignorons sa vie, sa mort perd son sens.

Revêtant notre humanité, Jésus a partagé toutes les émotions que nous pouvons expérimenter, sans toutefois jamais pécher.

Il n’est donc pas mort pour ses péchés, mais pour les miens. La joie de son innocence s’est effacée à la croix pour qu’il porte la honte de ma culpabilité. C’est ce qui rend son sacrifice parfait.

Là où Adam a failli, là où moi je chute, lui est vainqueur. De ce fait, non seulement il peut comprendre ce que je vis face à la tentation du péché, mais aussi me porter secours (Hé 4.15).

Il a vécu la joie de la communion parfaite avec le Père

L’homme a été créé pour vivre en communion avec Dieu. La chute d’Adam l’en a privé et a fait entrer le péché dans le monde. Ainsi, nous sommes tous privés de la glorieuse présence du Père si nous ne sommes pas au bénéfice de l’œuvre de réconciliation de Christ (Rm 3.21; 5.12-14).

En tant que Fils, deuxième personne de la trinité, Jésus était l’Emmanuel, le Dieu qui est avec nous (Es 7.14).

Mais il était aussi le second Adam, celui qui s’est uni totalement à nous, jusqu’au point de devenir, lui aussi, comme nous: un homme (Rm 5.12ss, 1Co 15.45; Ph 2.7).

Tout en s’identifiant totalement à nous, il est demeuré le bien aimé du Père de toute éternité. Il était et vivait, dans son humanité, une communion avec le Père qu’aucun homme n’a connue (Jn 17.22). Il a donc vécu ce que nous avons tous besoin d’expérimenter comme norme de vie: l’intimité parfaite avec le Père qui est lui-même le bienheureux de toute éternité (1Tm 6.15).

En tant qu’enfant de Dieu, par le Saint-Esprit, nous goûtons tous à cette joie. Jésus, lui, s’en rassasiait, et cela le rendait parfaitement heureux…

L’implication?

Jésus a accepté de subir la peine de la séparation et enduré la colère de la condamnation pour que nous puissions connaître la joie de la réconciliation. Grâce à son œuvre, nous connaissons la joie du Salut et sommes des citoyens heureux de son royaume.

La promesse de l’Évangile est qu’en lui, nous découvrons que Dieu se réjouit de nous sauver comme un berger qui a retrouvé la brebis qu’il avait perdue:

Lorsqu’il l’a trouvée, il la met avec joie sur ses épaules, et, de retour à la maison, il appelle chez lui ses amis et ses voisins et leur dit: Réjouissez-vous avec moi, car j’ai trouvé ma brebis qui était perdue. (Lc 15.5-6)

Ainsi, plus nous nous réjouissons de notre communion avec Dieu grâce à Jésus, plus Dieu est glorifié dans nos vies (la ressemblance avec la fameuse maxime de J. Piper est volontaire).

Il a vécu la joie de s’offrir en sacrifice pour notre Salut

Alors que Jésus est en train de « débrieffer » avec ses 70 disciples revenus de mission, il leur rappelle qu’ils doivent par-dessus tout se réjouir de leur Salut.

À ce moment-là, le Saint-Esprit le transporte subitement lui-même dans une joie extraordinaire:

Jésus tressaillit de joie par le Saint-Esprit et dit: « Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants. Oui, Père, parce que tel a été ton bienveillant dessein. »

Lc 10.22

Alors qu’il invite ses disciples à plonger leur regard dans leur salut, Jésus est lui-même béni.

L’Esprit le remplit de la joie que procure la contemplation des perfections du plan de Dieu pour nous. Et Jésus déborde d’adoration au Père en retour.

L’implication?

Pour que nous connaissions ce salut, Jésus savait qu’il devait mourir, mais il était dans la joie de s’offrir au Père pour nous. Il était joyeux de s’offrir en sacrifice pour que Dieu en soit glorifié parmi les hommes. Nous découvrons, grâce à son modèle parfait, que c’est la joie de voir le Père glorifié qui doit animer notre service.

Ma joie est de savoir qu’un jour, j’expérimenterai sa joie parfaitement!

Un jour, je verrai Jésus, l’étoile du matin, face à face (Ap 22.16). Je connaîtrai alors la plus grande joie qu’un homme puisse connaître. C’est à cela que je veux m’accrocher dans les difficultés ici bas. Je sais que j’entrerai dans la joie de mon maître pour l’éternité.

Un jour, par sa grâce, je connaîtrai moi aussi la joie d’être totalement et définitivement libéré du péché. Un jour, je serai pur comme Jésus. Un jour, j’adorerai Dieu de tout mon cœur.

Mais aujourd’hui, je me réjouis déjà. En effet, le Saint-Esprit vivant en moi a pour but de me conduire à la ressemblance à Jésus. Je peux ainsi déjà, grâce à lui, goûter à sa joie (Ga 5.22; 1Th 5.23; 1P 5.10).

Raphaël Charrier

À 17 ans, Raphaël s’engage dans l’armée dont il est renvoyé moins de deux ans après. Il reprend alors l’école et obtient le bac à 23 ans. C’est à ce moment qu’il découvre la personne et l’œuvre de Jésus-Christ et place sa foi en lui pour être sauvé. Il poursuit ses études et devient Éducateur Spécialisé. Il s’oriente ensuite vers des études de théologie à l’Institut Biblique de Genève, puis à la Faculté Libre de Théologie Évangélique de Vaux-Sur-Seine, afin de se consacrer au service de l’Évangile.

Raphaël a été pasteur de l'Église Chrétienne Évangélique de Grenoble pendant 9 ans. Il sert désormais l'Église comme enseignant. Il est marié à Marion et ils ont deux enfants. Il est auteur du livre Vivre pour Jésus, qui a pour objectif d'aider les chrétiens à poser les bons fondements de la vie chrétienne, et coauteur de L'Évangile.net: 7 signes, une ressource d'évangélisation basée sur l'Évangile selon Jean.

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